J’ai publié une photo de moi toute souriante.
L’instant d’après j’ai eu un pincement de cœur, j’ai pensé à toutes ces morts autour de moi depuis quelques mois.
Pour faire un topo, j’ai perdu le mari de ma tante, la semaine d’après mon grand père,
Quelques mois (2 je crois) après j’ai appris la mort de Berger, j’en parlais dans un article sur mon ancien blog.
Pourquoi j’ai eu ce pincement de cœur ? parce que je me suis rendue compte à l’instant qu’après la mort il n y a rien.
Lorsque j’ai appris la mort de Berger je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, j ’ai pleuré Berger toute seule dans ma
chambre,
Il m’arrive encore aujourd’hui d’y penser (vous voyez, j’en parle comme si ça faisait déjà des lustres), mais la
vérité est que chaque matin j’enfile des fringues, à chaque pause je mange, chaque nuit je me gave de séries ou de
lecture avant de dormir,
Et lui dans tout ça n’existe plus. Ces rares moments où je pense à lui ne remplissent pas le fossé impressionnant de la
douleur causée par sa mort.
Nous refusons de vivre, littéralement, en s’accrochant à quelques broutilles de la vie,
Nous nous accrochons à des amours qui n’en valent pas la peine, nous nous torturons à être des
êtres exceptionnels aux yeux du monde, quand même la nuit tombée, nous n’arrivons pas à regarder dans la glace
qui nous sommes.
Des corps trop gras aux fesses bien galbées, nous sommes des éternels insatisfaits.
Le temps de la vie sur terre est tellement tumultueuse que prétendre attendre des instants me semble à présent si
utopique, je ne suis pas entrain de dire que je ne le savais pas mais……..
Lorsqu’on fricote la mort d’aussi près par le biais des êtres spéciaux, on revoit certaines
choses, on repense le monde, on refait notre être et on passe à l’essentiel parce qu’on réalise qu’il n y a rien après la
mort.
La douleur aura beau être forte, la vérité c’est qu’après (aussi longtemps qu’il durera) la vie reprendra son cours (avec
ou sans les changements imposés)
J’ai regardé la photo de Berger, j’ai scrollé son compte Facebook aujourd’hui et aucune nouvelle, aucun mot, nous
avons tous repris le cours de nos vies
Nous avons tous mangé à notre faim
Nous avons tous bu à notre soif, nous avons rit comme si nous vivions pour la dernière fois.
Nous n’avons été rien d’autre que des humains.
Vivez, après la mort rien n’existe, le monde ne s’est jamais arrêté de tourner.
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